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Germain Nouveau.
Une musique amoureuse
Sous les doigts d'une violoniste
S'est éveillée, un peu triste,
Avec la brise peureuse ;
Et sous la feuillée ombreuse
Où le jour mourant résiste,
Tourne, se lasse, et persiste
Une valse langoureuse.
On sent, dans l'air qui s'effondre,
Son âme en extase fondre ;
— Et parmi la vapeur rose
De la nuit délicieuse
Monte cette blonde chose,
La lune silencieuse.
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Viens avec moi prendre un bain de minuit
Sous les nuages et la lune qui luit.
Nous laisserons nos habits sur la dune
Et franchirons ensemble la lagune.
De l'horizon arrive un vent très doux
Caressant nos lèvres d'un baiser flou.
Une petite vague qui s'ennuie
Meurt dans le sable où elle s'est enfouie.
Une autre alors, s'efforce de mener
Sa blanche écume sur ton corps basané.
Voici qu'elle t'offre une barbe éphémère
Qui te transforme en ondin légendaire
Dans ton regard se mire l'infini
Où je te rejoins en catimini.
La mer sur nous vibre avec indolence
Source d'amour et eau de jouvence.
Une étoile s'allume dans le ciel
Elle dit:" Goutez la douceur du miel,
Et toute la nuit sans cérémonie
Que règne sur vous joie et harmonie".
Myrrha-El
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Le secret des enfants
Tous les enfants ont des secrets
Dans la cour de récréation, ils se créent
Écoute, dit l’un, j’ai un secret
Un secret interroge René
Mais il ne faut le dire à personne, promis
Promis répondit Rémi
Tous les enfants ont des secrets
Qui se disent en secret
Viens voir, j’ai un secret pour toi
Un secret, demanda-t-il, pour moi
Oui, un secret, mais promets de ne le dire à personne
Promis, juré. Et le secret résonne
Tous les enfants ont des secrets
Qui se soufflent de bouche en bouche
Chut, j’ai un secret à te dire
À moi, un secret
Mais il ne faut le répéter à personne.
Voilà, dit le cachottier
C’est ainsi que tous les enfants connaissent
Tous les secrets de tous les enfants.Marielle B.
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Une barque mollement se balançait
Sur l'eau d'un étang calme, calme
Dans la barque mollement
Nos corps reposaient tendrement
Mais calmes, ah ! trop calmes
L'été sur nous s'abrutissait
À peine un petit vent léger
De temps à autre, nous faisait du charme
Et l'eau que tes doigts effleuraient
Pour te plaire, souvent, t'offrait
Un bouquet de nénuphars en larmes
On était bien, on était sages
On était trop près du rivage
Dommage !
Mais partir au loin, prendre le large
Je n'en avais pas le courage
Ces quelques planches qui flottaient
Ces bouts de bois qui nous portaient
À nos yeux devenaient comme une île
On était bien, on se taisait
L'un près de l'autre on s'endormait
Guidés par ce rêve tranquille
Pourquoi le vent s'est réveillé ?
Pourquoi l'étang a chaviré ?
Pourquoi le ciel nous a fait grise mine ?
Partis comme on était partis
On en aurait eu pour la vie
À rêver tous les deux en sourdine
Tant pis, tant pis ! quelle importance !
Puisqu'un autre été recommence
Par chance la barque est là qui se déhanche
Et c'est pour nous deux qu'elle se penche
Oh ! qu'elle se penche
Une barque mollement, se balance
Sur l'eau d'un étang calme, oh oh oh oh calme
Dans la barque mollement
Nos corps reposent tendrement
Mais calmes, moins calmes"Georges Chelon"
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Dans l'eau que je puise
scintille le début
du printemps"Ringaï"
j'ouvre la fenêtre
la fenêtre pleine
de printemps"Santoka"
Ah ! pure merveille
feuille verte feuille naissante
au soleil qui brille"Bashô"
Premier printemps
la pluie perle
sur les branches encore nues"Kyoshi"
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