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Histoire des orgues de l'Eglise Ste Chantal.............
Jean Baptiste Ghys 1840- 1923
Le premier instrument
En 1866, Mlle Anne Martin fit don à la ville de Dijon d’une somme de 90 000 francs pour ériger une église placée sous le vocable de Sainte Chantal.
Les travaux commencèrent aussitôt, sur les plans de M.Millet, architecte à Paris. Ils furent achevés en 1880. Par décret du président de la République
en date du 2 février 1885, l’église de Sainte-Chantal fut érigée en chapelle de secours, sous l’administration du curé de Saint-Jean.
Devenue autonome, la paroisse Sainte-Chantal fut très active. Dans les années 1930, la vie paroissiale et liturgique avait pris beaucoup d’importance,
ainsi qu’en témoigne le bulletin paroissial. De nombreux groupes l’animaient, parmi lesquels plusieurs chœurs de chant.
A l’église, ces chœurs étaient accompagnés par deux organistes, sur un harmonium. Le curé de l’époque, le père Emile Taboureau émit l’idée d’installer
un orgue. De projet en projet, grâce à deux souscriptions lancées auprès des paroissiens et avec l’accord de la municipalité, les travaux d’agrandissement
de la tribune et de la construction de l’orgue commencèrent aussitôt.
Si l’engagement des paroissiens fut admirable, on peut regretter que le curé n’ait pas été mieux conseillé quant au choix du facteur d’orgues.
Denis Humblot, installé à Langres, était-il réellement compétent ? Le budget alloué était-il suffisant ? L’orgue fut construit en partie avec des
éléments de récupération (sommiers, tuyaux). De nombreuses malfaçons dans sa conception et dans sa réalisation permettent de douter qu’il
n’ait jamais correctement fonctionné.
Tant bien que mal, l’orgue assura son service au fil des ans. Dans les années 1960-70, il semble avoir été délaissé puis plus ou moins vandalisé.
Un rapport de la Manufacture Michel Merklin & Kuhn daté du 23 mai 1980 dresse un état alarmant de l’instrument : "l’orgue est complètement délabré
et incapable de pousser le moindre soupir… Les transmissions… sont ici dans un état de dégradation indescriptible. On peut d’ailleurs se demander
si ce système a seulement fonctionné même au moment de son montage…". L’auteur de ce rapport remarque toutefois que les sommiers et
les tuyaux du grand-orgue semblent avoir été construits au XVIIIème siècle. Il conclut : "Il n’est pas possible d’envisager des réparations ou
restaurations d’un orgue dans cet état…Toutefois quelques parties sont récupérables et utilisables après de grosses réparations…"
En 1986, l’Inventaire des orgues de Bourgogne reprendra ce constat et diffusera ces informations (le rapporteur ne mentionne cependant pas
le jeu de cornet du grand-orgue). Cela vaudra à l’orgue une visite d’amateurs indélicats qui partirent avec quelques tuyaux, ceux-là même signalés
comme les plus intéressants.
En 1992, naquit l’Association des Amis de l’orgue de Sainte-Chantal : très vite, le constat fut posé de l’impossibilité de restaurer l’orgue. Il faudrait
pour l’église un nouvel instrument.
Travaux de transfert et relevageRépondant au cahier des charges établi par M. Pierre-Marie Guéritey, expert nommé par la Ville de Dijon, le facteur d’orgue lyonnais Olivier Bernard, s’est attaché avec la plus grande attention et scrupuleuse rigueur, à réaliser les travaux fixés : enlèvement des ruines de l’orgue Humblot, dépose de l’orgue Ghys, réalisation d’un relevé documentaire, relevage, transport et remontage, harmonisation et accord général.
Le nouvel orgue de Sainte Chantal
. D’esthétique romantique, l’orgue Ghys de Sainte-Chantal est conçu pour interpréter les œuvres des compositeurs tels que César Franck (lui aussi d’origine belge), Alexandre Guilmant, qui réceptionna l’orgue de Notre-Dame de Beaune et jouissait de l’estime réciproque de Jean-Baptiste Ghys, Eugène Gigout qui inaugura l’orgue de Saint-Ferjeux à Besançon (touché également mais plus tard par Jehan Alain ) aux sons de sa Toccata et de la Sonate en fa de Mendelssohn, de Léon Boëllmann qui joua lui-même sa Suite Gothique en première audition, pour l’inauguration de l’orgue Ghys de Notre-Dame de Dijon, le 28 mai 1895.
Une opération de sauvegarde
Dans les années 2000, Maurice Clerc, organiste de la Cathédrale Saint-Bénigne, fit part à la Ville de Dijon de l’intention de la Communauté des
Sœurs de la Providence de mettre en vente l’orgue installé dans la chapelle. Soucieuse de conserver un témoin du patrimoine artistique typiquement
dijonnais, la municipalité étudia alors la possibilité de la transférer dans l’église Sainte-Chantal, construite à la même époque. En effet, cet instrument
est sans doute l’un des derniers conçus et réalisés par Jean-Baptiste Ghys, probablement après 1900 qui soit demeuré intact. La plupart des
instruments qui subsistent ont été profondément modifiés ou même dénaturés.
À ce jour, les documents tels que plans, devis ou factures n’ont pas été découverts. Cependant, aux Archives Centrales de la Congrégation,
on note que le registre des délibérations du Conseil Particulier dresse procès-verbal en date du 14 mars 1897 : "La question d’un orgue a
été soumise à l’Assemblée avec cette remarque de Monseigneur lui-même très favorable à ce projet. Sa Grandeur est d’avis qu’on profite de
Monsieur Ghys qui, s’il venait à disparaître, ne serait de longtemps remplacé, vu son talent extraordinaire."
Au sommet de son art, Ghys a apporté un soin tout particulier à la conception, la fabrication de cet instrument où rien n’est superflu mais tout
est particulièrement soigné, dans le choix des matériaux comme dans la réalisation. Le buffet d’esthétique néo-gothique en chêne à cinq
plates-faces (31 tuyaux de basse de Montre et Prestant, brunis et écussonnés), s’insère dans les dimensions de la tribune de l’église
Sainte Chantal comme il magnifie la nef, dont l’édification est contemporaine.
Le soin particulier qui entoura l’orgue (clés conservées, suppression de l’alimentation électrique, prévenant ainsi tout risque de pillage ou d’incendie)
explique sans aucun doute le bon état de conservation en dépit de la longue période pendant laquelle l’orgue n’a pas été utilisé, ainsi que
du manque de chauffage : "bien que poussiéreux, il ne présente pas de trace d’usure exagérée, les garnitures de peaux restent apparemment
souples et présentent un bon aspect extérieur, il n’y a que peu de fuites" (Pierre-Marie Guéritey, rapport documentaire préparatoire à l’implantation
de l’orgue Ghys…)
En dépit de modestes proportions et de l’absence de jeu de 2’, cet instrument n’en constitue pas moins une intéressante alternative
à un orgue
de plus vastes dimensions grâce à son ingénieux et original système de combinaison, ses sonorités rondes et généreuses. Il est intéressant
de noter que sa composition est quasi identique à celle de l’orgue de Bougival (sorti des ateliers Mutin-Cavaillé-Coll en 1905).
Le choix des jeux appelés par les combinaisons fixes nous renseigne utilement sur les habitudes de registration en vogue à cette époque.
Deux particularités auraient pu présenter des difficultés astucieusement surmontées par Olivier Bernard : inscrire le buffet dans le cintre de la tribune
de Sainte-Chantal, harmoniser au mieux la partie sonore en rapport à l’acoustique de l’église.
Le premier écueil a été surmonté : le plafond du buffet a été abaissé et adapté à la voûte de manière à ne modifier aucun tuyau. La façade, intacte et
de très belle facture, ainsi que les sculptures sont mises en valeur par l’arc de pierre. Le second écueil a été solutionné en conservant le tempérament
égal et l’harmonie originale de Ghys. Seul, le diapason a été haussé à 438 Hz à 16 °C, "à la limite de ce que permettaient les
anches". Les tuyaux sont
d’origine à l’exception du premier do de Voix-Humaine, sans doute dérobé, réalisé en copie à l’identique.
Le buffet a subi un nettoyage destiné à lui rendre sa patine d’origine puis a été enduit de cire à chaud ; la console a été remontée
après
changement des garnitures. Les ivoires ont été blanchis, les transmissions vérifiées, nettoyées, les écrous de cuir ont été remplacés ; les machines
pneumatiques ainsi que les sommiers nettoyés, révisés ; le ventilateur neuf a été placé dans un caisson insonorisé, en conservant par ailleurs
le système d’alimentation actionné par pédales ; les postages nettoyés, remplacés le cas échéant ; l’ensemble de la tuyauterie
déposée, nettoyée, lavée, débosselée ou redressée, les jeux d’anches restaurés.
La Ville de Dijon a assuré la maîtrise d’ouvrage et le financement, avec l’aide du département de Côte d’Or et de l’Association
des Amis de l’Orgue de Sainte-Chantal.
L’orgue ainsi sauvegardé demeure un témoin vivant de la facture de Jean-Baptiste Ghys par les nombreux projets qu’il suscite
et permet déjà de réaliser.
Le concert d'inauguration de cet instrument s'est déroulé le 29 avril 2005 avec Maurice Clerc jouant Jean-Sébastien Bach :
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Peut-être un peu long!!
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Commentaires
je suis fascinée par ces instruments et j'aime beaucoup écouter ceux qui savent l'utiliser, c'est magique,
bon samedi, merci pour cette descrption, Bisous,
MIAOU !!!
Bonjour Hélène,
Et bien en voilà une belle histoire ! tu sais je ne suis pas chrétienne, alors quand je vais dans une église, c'est pour l'orgue !
Bonne journée, bises, Véronique
Maroussia et Zoé ...
bonjour helene!!!!oui,un peu long,mais j'ai lu tout de meme,car finalement mon petit monde ne vient pas dinner!!pfffffffffff
ben dis donc qu'elle histoire cet orgue!!lol!!mais bon il a bien du fonctionner un peu!!!
je te souhaite une bonne journee et gros bisou
Bonjour Hélène, cet orgue a une longue histoire... Maintenant, il est bien installé dans cette église et l'on prend soin de lui... Bonne journée, gros bisous
Bonjour Hélène
et bien en lisant tes explications sur ce texte extraordinaire ce que j ai appris merci à toi de ces articles très intteressant j espèreque la forme est là ainsi autour de toi prends soins de toi je t embrasse et bon WE Danielle
bonsoir Hélène, aujourd'hui ce fut les orgues de la cathédrale st Sauveur à Aix, mais pas d'organiste, parfois on tombe au bon moment, un mariage, une répétition...par contre belle balade dans la ville
bisous
Il est beau cet orgue, un instrument grandiose pour une musique magique!
Bonne soirée, bises de Mireille du Sablon
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Bonjour Hélène, quel parcours a eu cette orgue au fil des ans ! Inimaginable ! je vois qu'il a passé toutes ces étapes et est fonctionnel c'est le principal.
Bon samedi gros bisous Rozy