• Je vous souhaite à toutes et à tous le plus agréable possible week-end de Pâques , à mardi

    Voici venir Pâques fleuries,
    Et devant les confiseries
    Les petits vagabonds s'arrêtent, envieux.
    Ils lèchent leurs lèvres de rose
    Tout en contemplant quelque chose
    Qui met de la flamme à leurs yeux.

    Leurs regards avides attaquent
    Les magnifiques œufs de Pâques
    Qui trônent, orgueilleux, dans les grands magasins,
    Magnifiques, fermes et lisses,
    Et que regardent en coulisse
    Les poissons d'avril, leurs voisins.

    Les uns sont blancs comme la neige.
    Des copeaux soyeux les protègent.
    Leurs flancs sont faits de sucre. Et l'on voit, à côté,
    D'autres, montrant sur leurs flancs sombres
    De chocolat brillant dans l'ombre,
    De tout petits anges sculptés.

     Les uns sont petits et graciles,
    Il semble qu'il serait facile
    D'en croquer plus d'un à la fois ;
    Et d'autres, prenant bien leurs aises,
    Unis, simples, pansus, obèses,
    S'étalent comme des bourgeois.

    Tous sont noués de faveurs roses.
    On sent que mille bonnes choses
    Logent dans leurs flancs spacieux
    L'estomac et la poche vides,
    Les pauvres petits, l'œil avide,
    Semblent les savourer des yeux.

    "Marcel Pagnol"


    26 commentaires
  • L'Enfant

    Les turcs ont passé là. Tout est ruine et deuil.
    Chio, l'île des vins, n'est plus qu'un sombre écueil,
    Chio, qu'ombrageaient les charmilles,
    Chio, qui dans les flots reflétait ses grands bois,
    Ses coteaux, ses palais, et le soir quelquefois
    Un chœur dansant de jeunes filles.

    Tout est désert. Mais non ; seul près des murs noircis,
    Un enfant aux yeux bleus, un enfant grec, assis,
    Courbait sa tête humiliée ;
    Il avait pour asile, il avait pour appui
    Une blanche aubépine, une fleur, comme lui
    Dans le grand ravage oubliée.

    Ah ! pauvre enfant, pieds nus sur les rocs anguleux !
    Hélas ! pour essuyer les pleurs de tes yeux bleus
    Comme le ciel et comme l'onde,
    Pour que dans leur azur, de larmes orageux,
    Passe le vif éclair de la joie et des jeux,
    Pour relever ta tête blonde,

    Que veux-tu ? Bel enfant, que te faut-il donner
    Pour rattacher gaîment et gaîment ramener
    En boucles sur ta blanche épaule
    Ces cheveux, qui du fer n'ont pas subi l'affront,
    Et qui pleurent épars autour de ton beau front,
    Comme les feuilles sur le saule ?

    Qui pourrait dissiper tes chagrins nébuleux ?
    Est-ce d'avoir ce lys, bleu comme tes yeux bleus,
    Qui d'Iran borde le puits sombre ?
    Ou le fruit du tuba, de cet arbre si grand,
    Qu'un cheval au galop met, toujours en courant,
    Cent ans à sortir de son ombre ?

    Veux-tu, pour me sourire, un bel oiseau des bois,
    Qui chante avec un chant plus doux que le hautbois,
    Plus éclatant que les cymbales ?
    Que veux-tu ? fleur, beau fruit, ou l'oiseau merveilleux ?
    - Ami, dit l'enfant grec, dit l'enfant aux yeux bleus,
    Je veux de la poudre et des balles.

         Victor Hugo


    30 commentaires
  • l'amour que chacun se porte

    Ce qui paraît essentiel au fur et à mesure que la vie s'écoule, c'est l'amour, la grace

    et la tendresse qui s'en dégagent; ce n'est pas le discernement, l'intelligence et l'importance

    du savoir, mais juste le rire des enfants, l'affection des amis, une conversation agréable

    au coin du feu, le vue des fleurs, le son de la musique et l'amour que chacun se porte.

    "extrait du livre-cadeau Helen Exley"


    36 commentaires
https://youtube.com/clip/UgkxEvlgwfKtAMDUDQs9b-OL1TL1cPQnJwDb