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Au bord de la mer
Près de la mer, sur un de ces rivages
Où chaque année, avec les doux zéphyrs,
On voit passer les abeilles volages
Qui, bien souvent, n’apportent que soupirs,
Nul ne pouvait résister à leurs charmes,
Nul ne pouvait braver ces yeux vainqueurs
Qui font couler partout beaucoup de larmes
Et qui partout prennent beaucoup de coeurs.
Quelqu’un pourtant se riait de leurs chaînes,
Son seul amour, c’était la liberté,
Il méprisait l’Amour et la Beauté.
Tantôt, debout sur un roc solitaire,
Il se penchait sur les flots écumeux
Et sa pensée, abandonnant la terre
Semblait percer les mystères des cieux.
Tantôt, courant sur l’arène marine,
Il poursuivait les grands oiseaux de mer,
Imaginant sentir dans sa poitrine
La Liberté pénétrer avec l’air.
Et puis le soir, au moment où la lune
Traînait sur l’eau l’ombre des grands rochers,
Il voyait à travers la nuit brune
Deux yeux amis sur sa face attachés.
Quand il passait près des salles de danse,
Qu’il entendait l’orchestre résonner,
Et, sous les pieds qui frappaient en cadence
Quand il sentait la terre frissonner
Il se disait: Que le monde est frivole! »
Qu’avez-vous fait de votre liberté!
Ce n’est pour vous qu’une vaine parole,
Hommes sans coeur, vous êtes sans fierté!
Pourtant un jour, il y porta ses pas
Ce qu’il y vit, je ne le saurais dire
Mais sur les monts il ne retourna pas.Étretat, 1867
"Guy de Maupassant"
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Ce soir je serai la plus belle
Pour aller danser
Danser
Pour mieux évincer toutes celles
Que tu as aimées
Aimées
Ce soir je serai la plus tendre
Quand tu me diras
Diras
Tous les mots que je veux entendre
Murmurés par toi
Par toi
Je fonde l'espoir que la robe que j'ai voulue
Et que j'ai cousue
Point par point
Sera chiffonnée et les cheveux que j’ai coiffés
Décoiffés
Par tes mainsQuand la nuit refermait ses ailes
J'ai souvent rêvé
Rêvé
Que dans la soie et la dentelle
Un soir je serai la plus belle
La plus belle pour aller danser
Tu peux me donner le souffle qui manque à ma vie
Dans un premier cri
De bonheur
Si tu veux ce soir cueillir le printemps de mes jours
Et l'amour
En mon coeur
Pour connaître la joie nouvelle
Du premier baiser
Je sais
Qu'au seuil des amours éternelles
Il faut que je sois la plus belle
La plus belle pour aller danser
La plus belle pour aller danser
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Le lac d'Esparron est une retenue artificielle, mise en eau en 1967, à la suite de la construction du barrage de Gréoux, sur le cours du Verdon. Il est situé près du village d'Esparron-de-Verdon dans le département français des Alpes-de-Haute-Provence de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Dernière retenue (plus aval) des cinq établies sur le Verdon depuis 1963, le lac d’Esparron est le troisième par sa superficie après le lac de Sainte-Croix et le lac de Castillon. Sa mise en eau a inondé toute la plaine que surplombait le village, faisant monter le niveau de la rivière jusqu'à 8 kilomètres en amont du lac, dans les Basses Gorges, jusqu'à Quinson. Ceci a eu pour conséquence de couper l'ancienne route menant à Saint-Julien dans le département du Var et d'engloutir le pont, seul édifice humain noyé au fond de ce lac.
La profondeur maximale de 55 m se mesure à l'aplomb du barrage.
Le lac d'Esparron est un important centre de tourisme estival, fréquenté pour les loisirs aquatiques et pour la pêche (catégorie 2). Comme sur l'ensemble des eaux du Verdon, l'utilisation d'embarcations à moteur est interdite, laissant libre cours aux bateaux électriques et à la pratique de la voile.
Sur la rive faisant face au village d'Esparron-de-Verdon se trouvent les vestiges de l'ancien canal du Verdon. Creusé sous Napoléon III par plus de 500 bagnards, il longeait la rivière depuis Quinson afin d'alimenter le bassin d'Aix-en-Provence.
Sur cette même rive, à proximité de la Plage de St-Julien, se trouve la première des deux imposantes prises d'eau qui participent à l'alimentation du canal de Provence. L'eau passe ensuite par la Galerie des Maurras et d'autres galeries et canaux ouverts pour rejoindre le Canal de Provence près de Rians.
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"Coupo Santo" en provençal"
Coupe sainte
Provençaux, voici la coupe
Qui nous vient des Catalans
Tour à tour buvons ensemble
Le vin pur de notre cru.
Coupe sainte
Et débordante
Verse à pleins bords
verse à flots
Les enthousiasmes
Et l'énergie des forts !
D'un ancien peuple fier et libre
Nous sommes peut-être la fin ;
Et, si les Félibres tombent
Tombera notre nation.
D'une race qui regerme
Peut-être somme nous les premiers jets ;
De la patrie, peut-être, nous sommes
Les piliers et les chefs.
Verse nous les espérances
et les rêves de la jeunesse,
Le souvenir du passé
Et la foi dans l'an qui vient.
Verse nous la connaissance
Du Vrai comme du Beau,
Et les hautes jouissances
Qui se rient de la tombe.
Verse nous la Poésie
Pour chanter tout ce qui vit,
Car c'est elle l'ambroisie
Qui transforme l'homme en Dieu.
Pour la gloire du pays
Vous enfin nos complices
catalans, de loin, ô frères,
Tous ensemble, communions !Frédéric Mistral (1867)
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Qu’ils étaient doux ces jours de mon enfance
Où toujours gai, sans soucis, sans chagrin,
je coulai ma douce existence,
Sans songer au lendemain.
Que me servait que tant de connaissances
A mon esprit vinssent donner l’essor,
On n’a pas besoin des sciences,
Lorsque l’on vit dans l’âge d’or !
Mon coeur encore tendre et novice,
Ne connaissait pas la noirceur,
De la vie en cueillant les fleurs,
Je n’en sentais pas les épines,
Et mes caresses enfantines
Étaient pures et sans aigreurs.
Croyais-je, exempt de toute peine
Que, dans notre vaste univers,
Tous les maux sortis des enfers,
Avaient établi leur domaine ?Nous sommes loin de l’heureux temps
Règne de Saturne et de Rhée,
Où les vertus, les fléaux des méchants,
Sur la terre étaient adorées,
Car dans ces heureuses contrées
Les hommes étaient des enfants.Gérard de Nerval
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